samedi 3 juillet 2010

L’EAU RAVAGEUSE

Et bien, ce n’est pas fini! Je croyais bien que le gros était passé, mais non! Les inondations se poursuivent en Saskatchewan, d’habitude la province la plus sèche du Canada! Lorsque je suis arrivé, tout commençait à rentrer dans l’ordre, c’était l’opération nettoyage. Or, voilà que coup sur coup, deux nouvelles inondations cette semaine: à Saskatoon, la plus grosse ville de la province, et Yorkton, une ville au nord-est de Regina. On se serait cru en Inde après la mousson: des lacs de 50 cm d’eau, des sous-sols inondés à la tonne, des pannes d’électricité, des centrales d’épuration incapables de fournir, des égouts qui débordent. Le bordel, quoi.

En plus, la Saskatchewan a un relief très plat. Du coup, l’eau s’accumule en un rien de temps. Et comble de malheur, les assurances privées ne remboursent pas en cas de catastrophe naturelle. Ce qui inclut des pluies torrentielles causant des inondations, bien sûr.

C’est donc vers le gouvernement provincial que ces gens qui ont tout perdus devront se tourner. D’ailleurs, le Premier ministre Brad Wall a annoncé hier qu’un comité spécial serait formé pour évaluer le dossier de tous les Saskatchewanais victimes d’inondations ces derniers temps. Voilà qui est nécessaire, mais qui risque d’être dispendieux. Depuis un mois, la pluie frappe souvent, et très fort.

Le grenier à blé du Canada, qui est aussi l’un des plus importants du monde, n’est donc plus qu’une grande éponge gorgée d’eau. Jean Bilodeau, un technicien en son de Radio-Canada qui est né et demeure toujours en Saskatchewan, m’a raconté que c’est la premiè­re fois qu’une telle catastrophe frappe sa province. Selon lui, aucun Saskatchewanais vivant ne se rappelle d’un désastre naturel pareil. Toujours aux dires de Jean Bilodeau, la dernière fois que de telles pluies ont frappées la Saskatchewan, c’était il y a 120 ans. En quatre semaines, la province a reçu la quantité d’eau qu’elle reçoit d’habitude en trois mois. Je vous laisse imaginer le découragement des agriculteurs qui ont perdus leur récolte et des citadins inondés.

Par chance, l’espoir demeure toujours. En allant hier couvrir les inondations de Yorkton, j’ai vu des choses que je n’oublierai jamais, et qui m’ont rassurées sur la nature humaine. Tous ces gens qui s’entraidaient, qui mettaient l’épaule à la roue pour sortir ce qu’ils pouvaient des maisons qui ne sont plus que des pertes totales, m’ont fait sentir que l’esprit communautaire est toujours aussi fort. C’est peut-être le plus grand espoir qui reste actuellement à la Saskatchewan: ses habitants se soutiennent toujours, dans les bons moments comme les mauvais.

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